Au pays des galettes

Petit flash thematique...

Comme nous sommes tres curieux et observateurs, nous nous sommes rendus compte depuis Varanasi de quelques changements dans les paysages, dont la presence plus importante de buffles et de bufflonnes...

Quel rapport avec les galettes me direz-vous?

Et bien ici aussi la galette est odorante et est un produit de consommation courante: une fois aplaties et sechees au soleil, les bouses (extremement nombreuses)de nos bovides sont entassees en monticules pour etre utilisees comme combustibles (bonjour le degagement de methane... mais bon, au moins ils recyclent!)et pour feter le retour des dieux Shiva, Ganesh et compagnie, a la fin de l'automne, apres leurs 4 mois d'hibernation...

Nous vous laissons mediter sur le sens de ces etranges coutumes, en vous souhaitant une bonne Chandeleur!

Alannaig.

Khadjuraho et Lucknow

Apres l'ambiance spirituelle et brumeuse des ghats de Varanasi, voici une ambiance toute differente: celle de Kadjuraho, une petite ville devenue rapidement un paradis pour touristes, suite a la mise en valeur (voire la reconstruction ou la reconstitution)de quelques vieux temples datant du Xeme siecle, decouverts par un officier britannique en 1838.
Une ou 2 journees suffisent a admirer ces remarquables ensembles de sculptures, edifiees par des artistes-artisans tres creatifs, a la gloire des rois de la dynastie Chandela: des scenes de batailles y cotoient des scenes de la vie quotidienne, dont quelques representations tres reussies de nos experiences sexuelles les plus intimes, ainsi que de nombreuses postures feminines tres sensuelles... Avis aux amateurs!

Autre ville, autre decor: a Lucknow, nous nous sommes volontairement perdus dans les corridors labyrinthiques de l'Imambara, le mausaulee d'un vieux saint chiite... Un bel et vieil exemple d'architecture musulmane... Un avant-gout de ce qui nous attend a Agra, ou nous venons d'arriver par le train...

A tres bientot!

Alannaig.

Benares - Varanasi.

Apres 5 jours passes le long des 84 ghats de Varanasi, nous prenons le chemin des temples de Kadjuraho, celebres pour leurs sculptures "coquines"...

Mais revenons a Benares et au Gange, qui nous a "hypnotise" jour et nuit...
Cette ville fut pour nous (dans le desordre le plus total):
- la ville des cerfs-volants qui flottent au-dessus des toits
- la ville du Gange, cette dechetterie a ciel ouvert, mais aussi la ville des baignades purificatrices, des offrandes florales et lumineuses, des balades en bateau...
- la ville des buchers permanents et des ceremonies funeraires rituelles hypnotisantes
- la ville des saddhus (hommes faisant le choix de vouer leur vie a la priere et a la recherche spirituelle) quemandant nourriture et argent contre une bonne parole, et de leurs adeptes plus ou moins illumines, plus ou moins impregnes de substances locales aisement disponibles (hashish, opium, heroine... nous ont ete souvent proposes, y compris par de jeunes enfants)
- la ville des rues labyrinthiques ou nous avons aime nous perdre pour decouvrir de multiples petites perles visuelles, sonores et olfactives... impossible a retransmettre ici
- la ville de la soie
- la ville des cours de yoga, de sitar (guitare indienne)et de tablas (percus indiennes)
- la ville des vaches encombrantes et des bouses plus ou moins fraiches entre lesquelles il faut apprendre a slalommer si on ne veut pas etre suivi de cette "charmante odeur campagnarde" toute la journee!

Haut-lieu de la spiritualite hindoue en tous cas, les pelerins se pressent a Benares pour venir consulter astrologues et autres gurus (a l'instar de notre concitoyene Catherine Deneuve ou du President russe Vladimir Poutine, comme nous l'ont rappele de nombreux guides...), ou demander la protection des multiples dieux de leur pantheon...

Une ville que nous vous recommandons pour son ambiance si particuliere...

Spirituellement votre,

Alannaig.

Darjeeling...

Apres une semaine au milieu des plantations de the et des majestueuses montagnes de l'Himalaya, dans le froid et la tranquillite, nous voici prets a renouer avec la chaleur et la trepidante vie indienne... Demain, changement de decor: nous prenons le train pour Varanasi (Benares).

A Darjeeling, nous avons apprecie l'ambiance sereine et detendue de cette ancienne ville britannique, ou les gens parlent facilement, et ou le metissage est omnipresent: ainsi, sur la place du marche, vous pouvez croiser des jeunes "fashion" coiffes a la David Beckam, des moines bouddhistes, des indiennes en sari, des tibetaines en talon aiguille (tres pratique pour grimper les rues abruptes de la ville!), des montagnards venus vendre leurs productions artisanales...

Metissage, mais aussi fortes revendications identitaires: vous n'avez sans doute jamais entendu parler du Gorkhaland, mais ici nombreux sont ceux qui reclament l'independance de cette region par rapport au gouvernement indien du Bengale de l'Ouest. Partout dans la ville flottent les drapeaux vert-blanc-jaune de cet etat imaginaire. Certains manifestent dans le silence, a la Gandhi, quand d'autres font des greves de la faim pour faire connaitre leurs revendications...
Une specificite de l'endroit qui merite le detour, de meme que les specialites locales de la cuisine tibetaine ( "momos", pans, thes...), ou encore les paysages grandioses qui nous environnent.

Nous avons assiste a de magnifiques lever et couchers de soleil sur la chaine himalayenne, et le temps ayant ete clement, nous avons eu la chance d'apercevoir le sommet du Mont Everest.A vivre tout simplement: on se sent tout petits devant la beaute de Dame Nature...
En 4/4 ou en petit train a vapeur, nous nous sommes egalement rendus dans des monasteres bouddhistes tibetains, ce que nous n'avions pas encore eu l'occasion de faire...

Bref, comme vous le voyez, notre sejour a Darjeeling a ete riche et agreable. Une ville a decouvrir, mais peut-etre plus a partir des mois de Mars et Avril (l'ete ici) pour profiter des nombreux parcs et jardins fleuris... et bien sur pour deguster les fameux thes de Darjeeling!

Calcutta et les voyages en train.

Apres 30h de train depuis Chennai (et une etape a Bhubaneswar), nous voici dans le nord de l'Inde, a Calcutta, depuis 3 jours.

Nous avons deja pu observer quelques changements, dont:
- un climat plus frais, surtout la nuit... ici aussi les echarpes, bonnets, et anoraks sont de sortis!
- une densite de population plus importante, un plus grand metissage (les visages de de type chinois sont plus frequents, en raison de la proximite des frontieres du Nepal, du Tibet, du Bhutan, du Bangladesh...), et un ecart plus marque entre les riches Indiens et les plus demunis, qui vivent dans la rue (ceux-ci etant plus nombreux et plus visibles que dans d'autres villes traversees)
- les differents visages d'une ville a la fois ancienne et moderne, avec sa ligne de metro, un enorme pont de fer qui aurait pu etre construit par Gustave Eiffel, ses quartiers commerciaux "fashion", ses grand batiments anciens tres degrades par la pollution qui vous prend au nez et a la gorge quand vous vous promenez dans ses grandes avenues et son "parc"...
Mis a part ces changements, et par rapport au peu que l'on a vu de cette grande ville, nous garderons un bon souvenir de notre passage dans la mythique Calcutta (pas de sentiment d'oppression ni d'insecurite)... peut-etre parce que nous logions dans un quartier anime et relativement habitue aux touristes?

Ce soir, nous reprenons le train pour Darjeeling, encore plus au nord dans le froid, la montagne et la verdure.
Nous esperons apprecier ce nouveau trajet autant que les precedents: prendre le train est pour nous l'occasion d'observer de beaux paysages, plus ou moins varies, de faire des rencontres eclectiques, mais aussi de partager momentanement la vie de nos compagnons de voyage... Dans le train, nous assistons au defile permanent de toutes sortes de mendiants (enfants de la rue, lepreux, travestis, personnes gravement handicapees...) et de vendeurs ambulants, et la vie s'accelere ou ralentit en fonction des heures de la journee : quand ca ne dort pas, ca mange, ca discute, ca chique, ca joue aux cartes... Bref, nous avons hate d'y etre!

A tres bientot pour des nouvelles "fraiches"!

Alannaig.

Nos experiences hotelieres en Inde.

Avant de poursuivre avec vous le recit de notre periple sur les routes de l'Inde, voici un petit bilan de nos experiences hotelieres depuis notre arrivee... pour tous ceux qui se demandent comment on se debrouille pour le logement.

Pour l'instant, pas de couchsurfing ni de chambre chez l'habitant,seulement des hotels... une douzaine en 5 semaines et demi... de 250 a 550 roupies la chambre double avec salle de bain et tele (la plupart du temps), ce qui equivaut a des nuits entre 3,50 et 7,50 euros.
Une fois meme n'ayant pas le choix ( heure d'arrivee tardive dans une ville inconnue ),nous avons eu l'occasion d'essayer une chambre "haut de gamme" a 1200 roupies ( 21 euros )...Pas vraiment de grandes differences avec des chambres beaucoup plus modestes.

En effet, le prix n'est pas forcement un gage de qualite ou de proprete, et il n'est pas forcement non plus proportionnel a la taille de la chambre!

Maintenant que nous connaissons un peu les prix du marche, nous sommes plus a l'aise pour negocier, quand cela est possible, et avant de dire oui ou de demander une reduction, nous demandons toujours a voir la chambre proposee, avec en tete une check-list bien precise: nous regardons
- s'il y a la tele ( pas indispensable, quoique en cas de pluie...),et l'air conditionne
- si les robinets, la douche, la chasse d'eau et l'electricite sont en etat de marche
- ou encore si les fenetres ne sont pas cassees ou mal soudees (en cas de pluie, ca evite de se faire inonder!), et si elles sont equipees de moustiquaires...
Cette check-list etant evidemmemt inspiree d'experiences vecues.

Sinon, il faut savoir que dans les hotels indiens de cette categorie de prix, beaucoup de choses sont en option, comme par exemple:
- des draps et des taies d'oreiller propres (en general, il faut demander!)
- des serviettes
-le PQ: ici, on ne recueille pas les dejections humaines dans un papier, mais on utilise (comme on peut) sa main gauche et uniquement de l'eau pour faire sa petite toilette... Nous n'avons pas reussi a adopter cette habitude locale et nous continuons a utiliser du PQ!
Enfin sans transition, vous avez aussi en option:
- l'appel a la priere des musulmans (ideal si vous voulez assister au lever du soleil) si votre hotel se trouve juste a cote d'une mosquee!
- le calme (tres recherche mais rare!)
- un personnel naturellement souriant et aimable.

Par contre, sans demander, vous avez toujours un ou des garcons d'etage toujours prets a rendre service, mais surtout avides de pourboires... pas toujours merites!

Bref, comme vous pouvez vous en rendre compte, le logement, tout comme les transports, nous permettent de continuer a decouvrir l'Inde dans ses multiples facettes.
Au fil des mois, nous esperons cependant faire l'experience de nouveaux modes de logement, chez l'habitant par exemple...

Suite au prochain numero et gros bisous de Madras!

Alannaig.